Les prix du baril ont perdu environ 20 % au 1 semestre 2017 et les experts n’anticipent pas d’éclaircie à court terme. Seuls les titres de belle qualité peuvent être mis en portefeuille.
Les années se suivent et ne se ressemblent pas dans un univers du pétrole extraordinairement fluctuant. Il y a un an, le prix du baril de qualité Brent venait de regagner 20 dollars après avoir touché un point bas à 27,76 dollars le 20 janvier 2016. Cette année, c’est l’inverse qui s’est produit. De 56,85 dollars à la fin de 2016, le cours a chuté sous les 45 dollars le 21 juin, un point bas depuis novembre dernier. Selon l’IFP Énergies nouvelles, l’équilibre du marché pétrolier mondial est fragile. Il se joue au million de barils près, soit 1 % seulement de la demande mondiale (94,7 millions de barils par jour en 2017).
Le problème ne provient pas d’un manque de demande, qui reste en croissance grâce à une conjoncture mondiale soutenue. Ce qui pénalise le marché, c’est bel et bien un excès d’offre. En effet, lorsque l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a décidé de réduire sa production au mois de novembre dernier, les cours se sont redressés autour de 55 dollars, ce qui a incité les producteurs américains de pétrole et gaz de schiste à redémarrer les plates-formes fermées lorsque les prix étaient bas ou à lancer de nouveaux forages. En outre, certains pays de l’Opep, moins disciplinés, comme la Libye, le Nigeria ou l’Irak, ont aussi accru leur production. Du coup, les efforts de l’Organisation pour soutenir les cours ont été réduits à néant et la 2 réunion du 25 mai pour prolonger l’accord de novembre (jusqu’à février 2018) n’a pas eu l’effet escompté. Les experts, qui basent leurs estimations des prix futurs sur les coûts marginaux de production aux États-Unis (autour de 45 dollars le baril), sont donc assez pessimistes quant aux chances de voir le marché briller à nouveau à court terme.
Dans cet environnement difficile, les grandes compagnies n’ont qu’un objectif : réduire les coûts afin d’être capables de couvrir le dividende et les investissements par le cash-flow, sans céder d’actifs ni augmenter la dette. La pression sur les entreprises de services, comme TechnipFMC ou Vallourec, va donc rester forte, limitant leur capacité à faire passer des hausses de prix. Il n’est donc pas urgent d’investir dans ce secteur, où seules les compagnies de grande qualité pourront résister.
Mots clés : Juridique – Bourse
Références :
Source : Les Echos Publishing