Le jeu des rapprochements après une guerre sans merci.
C’est un serpent de mer dont on pourrait enfin voir la queue en 2019 : la consolidation du marché des télécommunications en France. De nombreux opérateurs se partagent le marché français, mais Orange, SFR et sa maison-mère européenne, Altice, Iliad et sa filiale Free, et enfin Bouygues Telecom logé au sein du groupe présent dans la construction et les médias, sont les plus importants en taille et disposent de leurs infrastructures.
Plusieurs tentatives de rapprochement ont déjà eu lieu par le passé, mais l’année qui vient de s’écouler s’est révélée particulièrement éprouvante pour ces 4 acteurs. La guerre commerciale a fait rage, menée notamment par Bouygues et SFR, avec des niveaux de prix jamais vus, pour affaiblir les concurrents.
Après des semestres de perte de clients, Altice-SFR s’est jeté désespérément dans la bataille de la reconquête, avec un certain succès, signant en octobre dernier sa meilleure performance commerciale depuis 2005. Mais cela s’est fait au détriment de sa rentabilité, faisant ressurgir des craintes sur sa viabilité du fait de ses 19,1 Md€ de dettes. L’autre mauvaise surprise a concerné Free. Le franc-tireur de la profession a perdu des clients, y compris dans l’internet, pour la première fois de son histoire. Le titre, chouchou par le passé, en a perdu son statut de valeur de croissance, d’autant qu’en fin d’année, la sortie très attendue d’une nouvelle box très haut de gamme, et donc chère, 10 ans après la Freebox Révolution, a semé le trouble chez sa clientèle. Bouygues Telecom et Orange s’en sont, eux, bien sortis, même si le titre Bouygues a souffert du fait des performances des métiers de la construction.
« Je considère qu’on a atteint les limites du système », regrettait néanmoins dans la presse Stéphane Richard, PDG d’Orange, face à la décision de 2 de ses concurrents de pratiquer des promotions à vie. Il estime ainsi qu’une consolidation, qui permettrait de ramener à 3 le nombre d’opérateurs, est dorénavant inévitable. D’autant que se profilent à l’horizon les investissements pour la 5G dans le mobile. Qui, de Free ou de SFR, supposés les plus fragiles, acceptera de jeter l’éponge ? Peut-être encore une fois ni l’un ni l’autre, mais les investisseurs veulent y croire.
Mots clés : Patrimoine – Placement
Références :
Source : Les Echos Publishing