En janvier 2024, 70 % des voitures qui circulent aujourd’hui en Île-de-France, jugées trop polluantes, n’auront plus accès à la métropole du Grand Paris. Un an plus tard, on ne pourra plus acheter que des modèles électriques en Norvège. L’Union européenne envisage de durcir encore plus rapidement que prévu sa réglementation relative aux émissions de CO2 des véhicules vendus… Un peu partout, mais singulièrement en Europe, l’étau se resserre autour des automobiles à essence et diesel qui ont façonné le quotidien de milliards d’êtres humains depuis près d’un siècle et demi. La mutation était engagée depuis quelques années mais la crise sanitaire l’a accélérée. Les constructeurs en ont tiré les conséquences. Par exemple, Renault vient d’annoncer, à la fin du mois de juin, que 90 % des voitures commercialisées sous sa marque en Europe en 2030 seront totalement électriques.
Des investissements colossaux
Pour le secteur, qui sort d’une année noire avec la paralysie de l’économie liée à la Covid-19 (la production automobile mondiale a plongé de 16 % l’an dernier), ce virage électrique a de lourdes conséquences. Les constructeurs doivent investir lourdement (46 milliards en 5 ans pour Volkswagen) pour changer leur outil de production et affronter la concurrence de nouveaux entrants comme Tesla ou des spécialistes chinois. Pour l’instant, ils résistent plutôt bien, aidés par les subventions des États pour l’achat de voitures non polluantes et par une politique de prix où ils privilégient la marge. Stellantis, le groupe né du mariage de Peugeot et de Fiat Chrysler, est même parvenu à dégager de confortables profits l’an dernier malgré la crise. Du côté des équipementiers, il s’agit de trouver de nouveaux débouchés. Certains, comme Valeo, ont beaucoup investi dans les moteurs électriques ; d’autres, comme Faurecia ou Plastic Omnium, misent sur l’hydrogène, une technologie permettant de contourner le problème d’autonomie des véhicules électriques. En Bourse, le secteur, qui avait été l’un des plus affectés par le plongeon de mars 2020, s’est bien repris à partir de l’automne dernier. Mais depuis quelques semaines, l’évolution est plus irrégulière, les investisseurs cherchant à déterminer qui seront les gagnants et les perdants des bouleversements actuels.
Mots clés : Patrimoine – Placement
Source : Les Echos Publishing