En tant que parents, vous avez la possibilité de mettre en place des outils d’épargne pour vos enfants. Mais quels placements choisir pour leur constituer un petit pécule sans pour autant prendre des risques inconsidérés ? Et qu’avez-vous le droit de faire en leur nom ? Éléments de réponse.
L’épargne réglementée
Constituer un capital pour ses enfants passe, dans un premier temps, par l’ouverture de produits simples et garantissant une épargne disponible. Pour répondre à cet objectif, les parents ouvrent, généralement, un Livret A au nom de l’enfant. Un produit d’épargne qui constituera une sorte de cagnotte pouvant être alimentée par les parents à échéances régulières et/ou à l’occasion d’événements particuliers (anniversaires, fêtes de Noël, remises de diplôme…). Inconvénient majeur, ce type de livret n’est pas de nature à valoriser un capital. Avec un taux d’intérêts de 0,50 % et une inflation croissante, la rémunération risque d’être très faible.
Dans la gamme des produits d’épargne à destination des mineurs, on trouve également le livret jeune. Accessible entre 12 et 25 ans, ce support d’épargne propose peu ou prou la même chose que le Livret A. Sa rémunération, fixée librement par les banques, est généralement plus élevée : de 0,50 à 2,50 %. Mais attention, son plafond est limité à 1 600 € (22 500 € pour le Livret A).
Pas grand-chose à attendre non plus du côté du compte épargne logement et du plan d’épargne logement. Accessibles aux mineurs, ils affichent un taux d’intérêt respectif de 0,25 % et 1 %. Mais attention, ces produits d’épargne sont soumis au PFU de 30 %. Ce qui veut dire que le CEL et le PEL rémunèrent encore moins bien que le Livret A qui, lui, est défiscalisé.
L’incontournable assurance-vie
Véritable couteau suisse, l’assurance-vie peut, elle aussi, être souscrite pour le compte d’un enfant mineur. Un placement de long terme qui peut permettre de constituer pour votre enfant une épargne en vue de l’aider notamment à financer ses études ou préparer son entrée dans la vie active. En outre, l’assurance-vie jouit de nombreux avantages. Tout d’abord, elle peut être alimentée sans limite de plafond et selon vos souhaits : versement unique, occasionnel ou périodique. Ensuite, elle bénéficie d’une fiscalité douce. Après 8 années de détention, les gains sont, lors d’un retrait, exonérés d’impôts dans la limite de 4 600 € par an. Enfin, avec ce type de contrat, il est possible de doser le risque. Par exemple, vous pouvez consacrer une partie des sommes d’argent à un fonds en euros pour la sécurité et une autre partie en unités de compte pour aller chercher de la performance. Sachant qu’à l’approche, par exemple, de la majorité, vous pouvez changer l’allocation d’actifs pour une sécurisation des fonds. Autre précision, pour les parents inquiets, il est même possible d’intégrer des clauses prévoyant un blocage des fonds jusqu’aux 25 ans de l’enfant.
Et pourquoi pas le PER ?
La vocation première d’un Plan d’épargne retraite (PER) est, comme son nom l’indique, de préparer sa retraite. Mais rien n’empêche de détourner l’usage de ce support d’épargne pour constituer un capital à votre progéniture. En effet, le PER est accessible à tous. Aucune limite d’âge n’a été prévue. Bien qu’elle soit bloquée jusqu’au départ à la retraite de son titulaire, il est toutefois possible de récupérer son épargne dans certains cas : invalidité, surendettement, expiration des droits au chômage, décès du conjoint, cessation d’une activité non salariée et acquisition de la résidence principale. C’est ce dernier cas de figure qui peut justifier, notamment, la souscription d’un PER pour le compte d’un mineur. Ainsi, lors du premier achat immobilier de votre enfant, ce dernier pourra utiliser le capital investi pour financer en partie son bien. Sachant que le PER permet, à l’instar de l’assurance-vie, de bénéficier d’un cadre fiscal avantageux. En effet, les sommes versées sur le Plan peuvent, dans certaines limites, être déduites fiscalement de vos revenus professionnels. Mais le capital est imposé lors du retrait.
La gestion de l’argent des mineurs
Avant les 16 ans de votre enfant, vous et votre conjoint devez donner votre autorisation (et signer) pour l’ouverture de produits financiers. Et vous pouvez les gérer : faire des versements et des retraits, notamment. Mais attention, vous devez apporter, dans la gestion des biens du mineur, des soins prudents, diligents et avisés, dans son seul intérêt. Ce qui veut dire que vous ne pouvez pas tout faire. Par exemple, pour une assurance-vie, vous pouvez investir, bien sûr, dans des fonds en euros et des unités de compte. Mais, pour ces dernières, vous devez doser le risque afin d’éviter des pertes en capital trop importantes. C’est la raison pour laquelle il est conseillé de déléguer la gestion du contrat à un professionnel et de privilégier un profil de risques prudent voire équilibré. Dès les 16 ans de votre enfant, vous pouvez toujours continuer à gérer son argent. Toutefois, il peut réaliser des retraits sur son(es) livret(s). Vous conservez toutefois un droit d’opposition pour éviter qu’il ne dilapide son patrimoine. Droit d’opposition que vous pourrez exercer auprès de la banque.
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