Malgré les tensions au Moyen-Orient et la poursuite de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, les cours du baril restent bas, autour de 75 dollars. Seule la question des représailles israéliennes sur des infrastructures pétrolières iraniennes a brièvement fait remonter les cours à 80 dollars, début octobre. Une hausse qui reste modeste car les investisseurs et les spéculateurs ne semblent pas croire à une escalade dans cette région riche en or noir et en gaz.
En outre, l’Iran n’est pas un petit acteur sur la scène énergétique. Bien que le pays demeure sous embargo, sa production a fortement augmenté ces dernières années, passant de moins de 2 millions de barils par jour (Mb/j) à près de 3,4 Mb/j. Seule une menace sur le détroit d’Ormuz (20 à 21 millions de barils y transitent chaque jour) pourrait provoquer des tensions sur les cours.
L’offre supérieure à la demande
Mais cette prime géopolitique (entre 10 et 20 dollars) ne fait pas le poids face aux fondamentaux du marché qui sont négatifs. Les grands instituts (agence d’information sur l’énergie et agence internationale de l’énergie) ont révisé à la baisse leurs prévisions sur la demande de pétrole en 2025. En cause, le manque de croissance en Europe et surtout en Chine. Quant à l’offre, elle sera très élevée l’an prochain, compte tenu des lancements de nouveaux champs au Brésil, aux États-Unis, au Guyana et au Canada.
En outre, l’OPEP + (13 pays membres plus 10 autres, y compris la Russie) a du mal à maintenir la stabilité des cours, car les quotas de production ne sont pas respectés. L’Arabie saoudite serait même prête à ajouter des barils sur le marché pour faire chuter les prix et reprendre ainsi la main sur l’organisation. Mais rien n’est sûr.
Des actionnaires comblés
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Source : Les Echos Publishing 2024 – Crédit photo : Anton Petrus