Vers un changement de stratégie
Le secteur de l’assurance cotée en Bourse est restreint mais varié. Il ne comprend plus que 5 valeurs, depuis qu’Euler Hermes a été sorti de la cote l’an dernier par sa maison mère, Allianz. Restent en compétition : Axa, CNP Assurances, Scor, Coface et April, des groupes de taille différente et aux métiers peu comparables qui restent, néanmoins, confrontés au même défi.
Le premier groupe est un acteur mondial présent tant dans l’assurance-vie que dans l’assurance dommages, avec un pôle significatif dédié à la gestion d’actifs, Axa IM. Le deuxième crée des produits d’assurance pour alimenter les réseaux bancaires, et s’apprête d’ailleurs à se rapprocher de l’un d’entre eux, La Banque postale. Scor, cinquième réassureur mondial, intervient en soutien des assureurs, notamment en cas de catastrophe naturelle majeure. Coface, filiale de Natixis, est le dernier grand acteur coté de l’assurance-crédit. Enfin, April est un courtier grossiste.
Tous ces groupes ont néanmoins en commun un même défi : la faiblesse durable des taux d’intérêt, alors que les banques centrales des pays occidentaux maintiennent les taux directeurs au plancher pour soutenir l’économie. Ces taux ont certes un peu augmenté aux États-Unis l’an dernier, mais la Fed a stoppé le mouvement de durcissement de la politique monétaire fin 2018. En Europe, les taux restent anémiés, parfois négatifs. Une calamité pour les assureurs, collecteurs de primes, pour qui les résultats financiers issus de leurs placements – majoritairement en obligations – constituent une source de revenus à part entière, en plus des bénéfices dits « techniques », liés directement à leur métier.
CNP Assurances et Axa ont adapté leur stratégie en concentrant leurs efforts sur des activités plus rentables (prévoyance, santé, assurance-vie investies en unités de compte) au détriment des contrats en euros, devenus trop peu lucratifs. Axa a accéléré le mouvement en 2018, en cédant des actifs (avec notamment la mise en Bourse de ses activités Vie et Gestion d’actifs américaines) et par une méga acquisition (l’assureur dommages XL Group), qui lui a permis de réduire la dépendance de ses résultats aux marchés financiers. D’abord source de stress pour les marchés, la stratégie d’Axa commence à payer en Bourse.
Mots clés : Patrimoine – Placement
Références :
Source : Les Echos Publishing