Les marchés boursiers se sont bien comportés depuis le début de l’année et le secteur des médias n’est pas resté à l’écart de la hausse. Pourtant, les investisseurs s’étaient détournés de groupes comme Publicis, TF1 ou même Vivendi. En cause, une concurrence féroce des géants américains du Net, plates-formes de vidéos comme Netflix ou réseaux sociaux comme Facebook, siphonnant le marché publicitaire et modifiant les habitudes de consommation des contenus vidéo.
Mais malgré leur mort annoncée et la crise sanitaire, tous ont prouvé leur capacité à survivre et, mieux, à rebondir. Publicis a retrouvé de la croissance rapidement grâce à ses positions américaines, allant décrocher quelques-uns des plus gros annonceurs outre-Atlantique, comme Walmart, le dernier en date.
La télévision a, de son côté, gagné du temps de visionnage permettant à TF1 et M6 d’attirer téléspectateurs et publicitaires et de retrouver d’ores et déjà des facturations proches de celles de 2019, toujours avec de belles marges.
Enfin, Vivendi et sa filiale Universal Music Group surfent sur le streaming grâce à un catalogue riche des plus grands succès, toutes générations confondues, des Rolling Stones à Billie Eilish en passant par Lady Gaga.
Les serpents de mer sortent de l’eau
Par ailleurs, trois opérations annoncées pourraient se traduire par une transformation du secteur. C’est le cas du mariage entre TF1 et M6, opération lancée mi-mai. La reprise du deuxième groupe français privé de télévision en clair et de radio par le premier est toutefois loin d’être acquise. Il ne pourrait se faire au mieux, au vu des obstacles réglementaires, que fin 2022.
En revanche, Vivendi entamera une nouvelle vie dès fin septembre, avec la distribution à ses actionnaires et l’introduction à la Bourse d’Amsterdam d’Universal Music Group. De quoi donner de nouvelles marges de manœuvre financières au groupe de médias et de communication qui devra se réinventer sans son principal contributeur aux résultats. C’est peut-être du côté de Lagardère qu’il se tournera pour cela. Après avoir abandonné son statut historique de société en commandite au début de l’été, la jeune société anonyme a de quoi faire des envieux. Mais Vivendi ne sera peut-être pas seul sur le coup.
Mots clés : Patrimoine – Placement
Source : Les Echos Publishing